J'ai fait parler le loup et répondre l'agneau » : la Prosopopeia
Un Loup nâavait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui sâĂ©tait fourvoyĂ© par mĂ©garde. Lâattaquer, le mettre en quartiers, Sire Loup lâeĂ»t fait volontiers ; Mais il fallait livrer bataille, Et le MĂątin Ă©tait de taille A se dĂ©fendre hardiment. Le Loup donc lâaborde humblement, Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, quâil admire. Il ne tiendra quâĂ vous beau sire, DâĂȘtre aussi gras que moi, lui repartit le Chien. Quittez les bois, vous ferez bien Vos pareils y sont misĂ©rables, Cancres, hĂšres, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi ? rien dâassurĂ© point de franche lippĂ©e Tout Ă la pointe de lâĂ©pĂ©e. Suivez-moi vous aurez un bien meilleur destin. » Le Loup reprit Que me faudra-t-il faire ? - Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens Portants bĂątons, et mendiants ; Flatter ceux du logis, Ă son MaĂźtre complaire Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse. » Le Loup dĂ©jĂ se forge une fĂ©licitĂ© Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le col du Chien pelĂ©. Quâest-ce lĂ ? lui dit-il. â Rien. â Quoi ? rien ? â Peu de chose. - Mais encor ? â Le collier dont je suis attachĂ© De ce que vous voyez est peut-ĂȘtre la cause. - AttachĂ© ? dit le Loup vous ne courez donc pas OĂč vous voulez ? â Pas toujours ; mais quâimporte ? - Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas mĂȘme Ă ce prix un trĂ©sor. » Cela dit, maĂźtre Loup sâenfuit, et court encor.
LECOCHET, LE CHAT ET LE SOURICEAU. Un Souriceau tout jeune, et qui n'avait rien vu, Fut presque pris au dĂ©pourvu. Voici comme il conta l'aventure Ă sa mĂšre : J'avais franchi les Monts qui bornent cet Etat, Et trottais comme un jeune Rat. Qui cherche Ă se donner carriĂšre, Lorsque deux animaux m'ont arrĂȘtĂ© les yeux : L'un doux, bĂ©nin et
Les grandsclassiques PoĂ©sie Française 1 er site français de poĂ©sie Les Grands classiques Tous les auteurs Jean de LA FONTAINE Le Loup et l'Agneau Le Loup et l'Agneau La raison du plus fort est toujours la meilleure Nous l'allons montrer tout Ă l' Agneau se dĂ©saltĂ©raitDans le courant d'une onde Loup survient Ă jeun qui cherchait aventure,Et que la faim en ces lieux te rend si hardi de troubler mon breuvage ?Dit cet animal plein de rage Tu seras chĂątiĂ© de ta Sire, rĂ©pond l'Agneau, que votre MajestĂ©Ne se mette pas en colĂšre ;Mais plutĂŽt qu'elle considĂšreQue je me vas dĂ©saltĂ©rantDans le courant,Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,Et que par consĂ©quent, en aucune façon,Je ne puis troubler sa Tu la troubles, reprit cette bĂȘte cruelle,Et je sais que de moi tu mĂ©dis l'an Comment l'aurais-je fait si je n'Ă©tais pas nĂ© ?Reprit l'Agneau, je tette encor ma Si ce n'est toi, c'est donc ton Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens Car vous ne m'Ă©pargnez guĂšre,Vous, vos bergers, et vos me l'a dit il faut que je me au fond des forĂȘtsLe Loup l'emporte, et puis le mange,Sans autre forme de procĂšs.
Jel'allais aborder, quand d'un son plein d'Ă©clat L'autre m'a fait prendre la fuite. - Mon fils, dit la Souris, ce doucet est un Chat, Qui sous son minois hypocrite Contre toute ta parentĂ© D'un malin vouloir est portĂ©. L'autre animal tout au contraire Bien Ă©loignĂ© de nous mal faire, Servira quelque jour peut-ĂȘtre Ă nos repas.
Le cheval de Maurice CarĂȘme Et le cheval longea ma page. Il Ă©tait seul, sans cavalier, Mais je venais de dessiner Une mer immense et sa plage. Comment aurais-je pu savoir DâoĂč il venait, oĂč il allait ? Il Ă©tait grand, il Ă©tait noir, Il ombrait ce que jâĂ©crivais. Jâaurais pourtant dĂ» deviner Quâil ne fallait pas lâappeler. Il tourna lentement la tĂȘte Et, comme sâil nâavait eu peur Que je lise en son cĆur de bĂȘte, Il redevient simple blancheur. Les Papillons de GĂ©rard de Nerval De toutes les belles choses Qui nous manquent en hiver, Quâaimez-vous mieux ? â Moi, les roses ; â Moi, lâaspect dâun beau prĂ© vert ; â Moi, la moisson blondissante, Chevelure des sillons ; â Moi, le rossignol qui chante ; â Et moi, les beaux papillons ! Le papillon, fleur sans tige, Qui voltige, Que lâon cueille en un rĂ©seau ; Dans la nature infinie, Harmonie Entre la plante et lâoiseau !⊠Quand revient lâĂ©tĂ© superbe, Je mâen vais au bois tout seul Je mâĂ©tends dans la grande herbe, Perdu dans ce vert linceul. Sur ma tĂȘte renversĂ©e, LĂ , chacun dâeux Ă son tour, Passe comme une pensĂ©e De poĂ©sie ou dâamour ! La Mouche et la crĂšme de Pierre Gamarra Une mouche voyant une jatte de crĂšme SâĂ©cria Quelle chance ! Ah ! que cela me plait ! ĂŽ dĂ©lice ! ĂŽ bonheur extrĂȘme ! Des Ćufs frais, du sucre et du lait, Un tendre arĂŽme de vanille; rien ne met plus de douceur en mon cĆur. » Elle volette, elle frĂ©tille, elle sâapproche, elle gambille, sur le rebord et câest alors que sur la faĂŻence trop lisse, la mouche glisse et succombe dans les dĂ©lices de cette crĂšme couleur dâor. Parfois, les choses que lâon aime sont des dangers. Il nâest pas toujours sĂ»r que lâon puisse nager dans la meilleure des crĂšmes. Câest tout un art dâĂȘtre un Canard de Claude Roy Câest tout un art dâĂȘtre canard Câest tout un art DâĂȘtre un canard Canard marchant Canard nageant Canards au vol vont dandinant Canards sur lâeau vont naviguant Ătre canard Câest absorbant Terre ou Ă©tang Câest diffĂ©rent Canards au sol sâen vont en rang Canards sur lâeau sâen vont ramant Ătre canard Ăa prend du temps Câest tout un art Câest amusant Canards au sol cancanant Canards sur lâeau sont Ă©tonnants Il faut savoir Marcher, nager Courir, plonger Dans lâabreuvoir. Canards le jour sont claironnants Canards le soir vont clopinant Canards aux champs Ou sur lâĂ©tang Câest tout un art DâĂȘtre canard. Le Vieil homme et le Chien de Daniel Boy Transparent au regard des passants trop pressĂ©s, Un vieil homme est assis, transi et affamĂ©, Sous un porche Ă lâabri des frimas de janvier. Il implore un sourire, une piĂšce de monnaie. Passe un chien dans la rue, un chien de pedigree, Une voiture suit, heurte le canidĂ©. AussitĂŽt extirpĂ©s de leurs logis douillets Accourent de partout des bourgeois empressĂ©s. Ne le laissez pas lĂ , amenez-le chez moi Jâai une couverture afin quâil nâait pas froid ! » Quelques instants aprĂšs, lâanimal est pansĂ©, DorlotĂ©, rĂ©chauffĂ©, maintes fois caressĂ©. Au dehors dans la rue le silence est tombĂ© Tout le monde est rentrĂ©, a fermĂ© ses volets. Sous son porche Ă lâabri des frimas de janvier Le vieil homme soudain sâest mis Ă aboyer. Le Chat, le Loup et le Chien de Maxime LĂ©ry Le loup hurlait vive la libertĂ© ! Elle est mon plus bel apanage. Et le chien rĂ©pondait jâaccepte lâesclavage Pour prix de ma sĂ©curitĂ©. Le chat les Ă©coutait, cachĂ© dans le feuillage. Il leur dit Ă mi-voix Noble loup, pauvre chien, Vos façons de juger sont lourdes, Vous ne comprenez rien Ă rien, En un mot, vous ĂȘtes deux gourdes. Songez que moi, le chat, jâai trouvĂ© le moyen De garder mon indĂ©pendance Et de vivre avec lâhomme en bonne intelligence. Il me sert mes repas, il mâapporte mon lait. Si jâautorise une caresse, Je reste indiffĂ©rent, lointain. Pas de bassesse Je suis un chat, non un valet. » Câest merveilleux, pensa le loup. En somme, Le serviteur du chat, câest lâhomme.
LeLoup et la Cigogne. Analyse. Cette fable de Jean de La Fontaine, reprise dâEsope, est un bel exemple de rĂ©appropriation littĂ©raire. En effet, elle prĂ©sente lâintĂ©rĂȘt dâillustrer le travail dâenrichissement que le fabuliste a apportĂ© Ă partir dâune mouture initiale.
Le Loup et le Chien par Jean de la FONTAINE Un Loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s'Ă©tait fourvoyĂ© par mĂ©garde. L'attaquer, le mettre en quartiers, Sire Loup l'eĂ»t fait volontiers ; Mais il fallait livrer bataille, Et le MĂątin Ă©tait de taille A se dĂ©fendre hardiment. Le Loup donc l'aborde humblement, Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, qu'il admire. " Il ne tiendra qu'Ă vous beau sire, D'ĂȘtre aussi gras que moi, lui repartit le Chien. Quittez les bois, vous ferez bien Vos pareils y sont misĂ©rables, Cancres, haires, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi ? rien d'assurĂ© point de franche lippĂ©e Tout Ă la pointe de l'Ă©pĂ©e. Suivez-moi vous aurez un bien meilleur destin. " Le Loup reprit "Que me faudra-t-il faire ? - Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens Portants bĂątons, et mendiants ; Flatter ceux du logis, Ă son MaĂźtre complaire Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse. " Le Loup dĂ©jĂ se forge une fĂ©licitĂ© Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le col du Chien pelĂ©. " Qu'est-ce lĂ ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose. - Mais encor ? - Le collier dont je suis attachĂ© De ce que vous voyez est peut-ĂȘtre la cause. - AttachĂ© ? dit le Loup vous ne courez donc pas OĂč vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ? - Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas mĂȘme Ă ce prix un trĂ©sor. " Cela dit, maĂźtre Loup s'enfuit, et court encor. Les Fables, Livre I PoĂšme postĂ© le 26/05/16 par Rickways PoĂšte
Hé chien ! Chien aboyant ! Viens mordre le cochon . qui ne veut pas sauter la barriÚre. et moi je serai en retard pour le thé. Ton cochon ne m'a rien fait, dit le chien. Donc moi je ne lui ferai rien. Un loup hurlait dans le bois. Hé, loup ! Loup hurlant ! Viens manger le chien. qui ne veut pas mordre le cochon. qui ne veut pas sauter la
PoĂšmes choisis A une chatte Dans les bois Impression fausse Lâoiseau La Cigale et la Fourmi La Grenouille qui se veut faire ... La mort des oiseaux La mort du chien Le Chat Le chat et le soleil Le Corbeau et le Renard Le cygne Le lĂ©zard Le LiĂšvre et la Tortue Le papillon Temps calme Droit d'utiliser Ă des fins non commerciales, de partager ou d'adapter l'Ćuvre. Pour cela, vous devez la crĂ©diter, intĂ©grer un lien vers cette page du site et indiquer si des modifications ont Ă©tĂ© effectuĂ©es. Les nouvelles Ćuvres créées Ă partir de celle-ci seront sous les mĂȘmes conditions. A une chatte Chatte blanche, chatte sans tache, Je te demande, dans ces vers, Quel secret dort dans tes yeux verts, Quel sarcasme sous ta moustache. Tu nous lorgnes, pensant tout bas Que nos fronts pĂąles, que nos lĂšvres DĂ©teintes en de folles fiĂšvres, Que nos yeux creux ne valent pas Ton museau que ton nez termine, Rose comme un bouton de sein, Tes oreilles dont le dessin Couronne fiĂšrement ta mine. Pourquoi cette sĂ©rĂ©nitĂ© ? Aurais-tu la clĂ© des problĂšmes Qui nous font, frissonnants et blĂȘmes, Passer le printemps et lâĂ©tĂ© ? Devant la mort qui nous menace, Chats et gens, ton flair, plus subtil Que notre savoir, te dit-il OĂč va la beautĂ© qui sâefface, OĂč va la pensĂ©e, oĂč sâen vont Les dĂ©funtes splendeurs charnelles ? Chatte, dĂ©tourne tes prunelles ; Jây trouve trop de noir au fond. â Charles Cros 1842-1888 Le coffret de santal Dans les bois Au printemps lâoiseau naĂźt et chante Nâavez-vous pas ouĂŻ sa voix ?⊠Elle est pure, simple et touchante, La voix de lâoiseau â dans les bois ! LâĂ©tĂ©, lâoiseau cherche lâoiselle ; Il aime â et nâaime quâune fois ! Quâil est doux, paisible et fidĂšle, Le nid de lâoiseau â dans les bois ! Puis quand vient lâautomne brumeuse, il se tait⊠avant les temps froids. HĂ©las ! quâelle doit ĂȘtre heureuse La mort de lâoiseau â dans les bois ! â GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Odelettes Impression fausse Dame souris trotte Noire dans le gris du soir, Dame souris trotte Grise dans le noir. On sonne la cloche, Dormez les bons prisonniers ! On sonne la cloche Faut que vous dormiez. Pas de mauvais rĂȘve, Ne pensez quâĂ vos amours. Pas de mauvais rĂȘve Les belles toujours ! Le grand clair de lune ! On ronfle ferme Ă cĂŽtĂ©. Le grand clair de lune En rĂ©alitĂ© ! Un nuage passe, Il fait noir comme en un four, Un nuage passe. Tiens le petit jour ! Dame souris trotte, Rose dans les rayons bleus. Dame souris trotte Debout les paresseux ! â Paul Verlaine 1844-1896 ParallĂšlement Lâoiseau Mais lors voici quâun oiseau chante, Dans une pauvre cage en bois, Mais lors voici quâun oiseau chante Sur une ville et tous ses toits, Et quâil dit quâon le voit le monde Et sur la mer la pluie tomber, Et des voiles sâen aller rondes, Sur lâeau si loin quâon peut aller. Puis voix dans lâair plus haut montĂ©e, Alors voici que lâoiseau dit Que tout lâhiver sâen est allĂ© Et quâon voit lâherbe qui verdit, Et sur les chemins la poussiĂšre DĂ©jĂ , et les bĂȘtes aussi, Et toits fumant dans la lumiĂšre Que lâon dirait quâil est midi, Et puis encore sa voix montĂ©e, Que lâair est dâor et resplendit, Et puis le bleu du ciel touchĂ© Quâil est ouvert le paradis. â Max Elskamp 1862-1931 Huit chansons reverdies La Cigale et la Fourmi La Cigale, ayant chantĂ© Tout lâĂ©tĂ©, Se trouva fort dĂ©pourvue Quand la bise fut venue Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prĂȘter Quelque grain pour subsister JusquâĂ la saison nouvelle. Je vous paierai, lui dit-elle, Avant lâOĂ»t, foi dâanimal, IntĂ©rĂȘt et principal. » La Fourmi nâest pas prĂȘteuse Câest lĂ son moindre dĂ©faut. Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle Ă cette emprunteuse. â Nuit et jour Ă tout venant Je chantais, ne vous dĂ©plaise. â Vous chantiez ? jâen suis fort aise. Eh bien! dansez maintenant. â Jean de la Fontaine 1621-1695 Les Fables La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Boeuf Une Grenouille vit un boeuf Qui lui sembla de belle taille. Elle qui nâĂ©tait pas grosse en tout comme un Ćuf Envieuse sâĂ©tend, et sâenfle, et se travaille Pour Ă©galer lâanimal en grosseur, Disant Regardez bien, ma soeur ; Est-ce assez ? dites-moi ; nây suis-je point encore ? â Nenni. â Mây voici donc ? â Point du tout. â Mây voilĂ ? â Vous nâen approchez point. La chĂ©tive pĂ©core Sâenfla si bien quâelle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages Tout Bourgeois veut bĂątir comme les grands Seigneurs, Tout petit Prince a des Ambassadeurs, Tout Marquis veut avoir des Pages. â Jean de la Fontaine 1621-1695 Les Fables La mort des oiseaux Le soir, au coin du feu, jâai pensĂ© bien des fois, A la mort dâun oiseau, quelque part, dans les bois, Pendant les tristes jours de lâhiver monotone Les pauvres nids dĂ©serts, les nids quâon abandonne, Se balancent au vent sur le ciel gris de fer. Oh ! comme les oiseaux doivent mourir lâhiver ! Pourtant lorsque viendra le temps des violettes, Nous ne trouverons pas leurs dĂ©licats squelettes. Dans le gazon dâavril oĂč nous irons courir. Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir ? » â François CoppĂ©e 1842-1908 Promenades et intĂ©rieurs La mort du chien Un groupe tout Ă lâheure Ă©tait lĂ sur la grĂšve, Regardant quelque chose Ă terre Un chien qui crĂšve ! » Mâont criĂ© des enfants ; voilĂ tout ce que câest ! Et jâai vu sous leurs pieds un vieux chien qui gisait. LâocĂ©an lui jetait lâĂ©cume de ses lames. VoilĂ trois jours quâil est ainsi », disaient les femmes. On a beau lui parler, il nâouvre pas les yeux » Son maĂźtre est un marin absent », disait un vieux. Un pilote, passant la tĂȘte Ă la fenĂȘtre, A repris le chien meurt de ne plus voir son maĂźtre ! Justement le bateau vient dâentrer dans le port. Le maĂźtre va venir, mais le chien sera mort ! » Je me suis arrĂȘtĂ© prĂšs de la triste bĂȘte, qui, sourde, ne bougeant ni le corps ni la tĂȘte, Les yeux fermĂ©s, semblait morte sur le pavĂ©. Comme le soir tombait, le maĂźtre est arrivĂ©, Vieux lui mĂȘme, et, hĂątant son pas que lâĂąge casse, A murmurĂ© le nom de son chien Ă voix basse. Alors, rouvrant ses yeux pleins dâombre, extenuĂ©, Le chien a regardĂ© son maĂźtre, a remuĂ© Une derniĂšre fois sa pauvre vieille queue, Puis est mort. CâĂ©tait lâheure oĂč, sous la voĂ»te bleue, Comme un flambeau qui sort dâun gouffre, VĂ©nus luit ; Et jâai dit DâoĂč vient lâastre ? oĂč va le chien ? ĂŽ nuit ! » â Victor Hugo 1802-1885 Les Quatre Vents de lâesprit Le Chat Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ; Retiens les griffes de ta patte, Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux, MĂȘlĂ©s de mĂ©tal et dâagate. Lorsque mes doigts caressent Ă loisir Ta tĂȘte et ton dos Ă©lastique, Et que ma main sâenivre du plaisir De palper ton corps Ă©lectrique, Je vois ma femme en esprit. Son regard, Comme le tien, aimable bĂȘte Profond et froid, coupe et fend comme un dard, Et, des pieds jusques Ă la tĂȘte, Un air subtil, un dangereux parfum Nagent autour de son corps brun. â Charles Baudelaire 1821-1867 Les fleurs du mal Le chat et le soleil Le chat ouvrit les yeux, Le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, Le soleil y resta. VoilĂ pourquoi, le soir, Quand le chat se rĂ©veille, Jâaperçois dans le noir Deux morceaux de soleil. â Maurice CarĂȘme 1899-1978 L'arlequin Le Corbeau et le Renard MaĂźtre Corbeau, sur un arbre perchĂ©, Tenait en son bec un fromage. MaĂźtre Renard, par lâodeur allĂ©chĂ©, Lui tint Ă peu prĂšs ce langage HĂ© ! bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous ĂȘtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte Ă votre plumage, Vous ĂȘtes le PhĂ©nix des hĂŽtes de ces bois. » A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard sâen saisit, et dit Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dĂ©pens de celui qui lâĂ©coute Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. » Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, quâon ne lây prendrait plus. â Jean de la Fontaine 1621-1695 Les Fables Le cygne Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes, Le cygne chasse lâonde avec ses larges palmes, Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil A des neiges dâavril qui croulent au soleil ; Mais, ferme et dâun blanc mat, vibrant sous le zĂ©phire, Sa grande aile lâentraĂźne ainsi quâun lent navire. Il dresse son beau col au-dessus des roseaux, Le plonge, le promĂšne allongĂ© sur les eaux, Le courbe gracieux comme un profil dâacanthe, Et cache son bec noir dans sa gorge Ă©clatante. TantĂŽt le long des pins, sĂ©jour dâombre et de paix, Il serpente, et laissant les herbages Ă©pais TraĂźner derriĂšre lui comme une chevelure, Il va dâune tardive et languissante allure ; La grotte oĂč le poĂšte Ă©coute ce quâil sent, Et la source qui pleure un Ă©ternel absent, Lui plaisent il y rĂŽde ; une feuille de saule En silence tombĂ©e effleure son Ă©paule ; TantĂŽt il pousse au large, et, loin du bois obscur, Superbe, gouvernant du cĂŽtĂ© de lâazur, Il choisit, pour fĂȘter sa blancheur quâil admire, La place Ă©blouissante oĂč le soleil se mire. Puis, quand les bords de lâeau ne se distinguent plus, A lâheure oĂč toute forme est un spectre confus, OĂč lâhorizon brunit, rayĂ© dâun long trait rouge, Alors que pas un jonc, pas un glaĂŻeul ne bouge, Que les rainettes font dans lâair serein leur bruit Et que la luciole au clair de lune luit, Lâoiseau, dans le lac sombre, oĂč sous lui se reflĂšte La splendeur dâune nuit lactĂ©e et violette, Comme un vase dâargent parmi des diamants, Dort, la tĂȘte sous lâaile, entre deux firmaments. â Sully Prudhomme 1839-1907 Les solitudes Le lĂ©zard Un jour, seul dans le ColisĂ©e, Ruine de lâorgueil romain, Sur lâherbe de sang arrosĂ©e Je mâassis, Tacite Ă la main. Je lisais les crimes de Rome, Et lâempire Ă lâencan vendu, Et, pour Ă©lever un seul homme, Lâunivers si bas descendu. Je voyais la plĂšbe idolĂątre, Saluant les triomphateurs, Baigner ses yeux sur le théùtre Dans le sang des gladiateurs. Sur la muraille qui lâincruste, Je recomposais lentement Les lettres du nom de lâAuguste Qui dĂ©dia le monument. Jâen Ă©pelais le premier signe Mais, dĂ©concertant mes regards, Un lĂ©zard dormait sur la ligne OĂč brillait le nom des CĂ©sars. Seul hĂ©ritier des sept collines, Seul habitant de ces dĂ©bris, Il remplaçait sous ces ruines Le grand flot des peuples taris. Sorti des fentes des murailles, Il venait, de froid engourdi, RĂ©chauffer ses vertes Ă©cailles Au contact du bronze attiĂ©di. Consul, CĂ©sar, maĂźtre du monde, Pontife, Auguste, Ă©gal aux dieux, Lâombre de ce reptile immonde Ăclipsait ta gloire Ă mes yeux ! La nature a son ironie Le livre Ă©chappa de ma main. Ă Tacite, tout ton gĂ©nie Raille moins fort lâorgueil humain ! â Alphonse de Lamartine 1790-1869 MĂ©ditations poĂ©tiques inĂ©dites Le LiĂšvre et la Tortue Rien ne sert de courir ; il faut partir Ă point. Le LiĂšvre et la Tortue en sont un tĂ©moignage. Gageons, dit celle-ci, que vous nâatteindrez point SitĂŽt que moi ce but. â SitĂŽt ? Etes-vous sage ? Repartit lâanimal lĂ©ger. Ma commĂšre, il vous faut purger Avec quatre grains dâellĂ©bore. â Sage ou non, je parie encore. Ainsi fut fait et de tous deux On mit prĂšs du but les enjeux Savoir quoi, ce nâest pas lâaffaire, Ni de quel juge lâon convint. Notre LiĂšvre nâavait que quatre pas Ă faire ; Jâentends de ceux quâil fait lorsque prĂȘt dâĂȘtre atteint Il sâĂ©loigne des chiens, les renvoie aux Calendes, Et leur fait arpenter les landes. Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter, Pour dormir, et pour Ă©couter DâoĂč vient le vent, il laisse la Tortue Aller son train de SĂ©nateur. Elle part, elle sâĂ©vertue ; Elle se hĂąte avec lenteur. Lui cependant mĂ©prise une telle victoire, Tient la gageure Ă peu de gloire, Croit quâil y va de son honneur De partir tard. Il broute, il se repose, Il sâamuse Ă toute autre chose QuâĂ la gageure. A la fin quand il vit Que lâautre touchait presque au bout de la carriĂšre, Il partit comme un trait ; mais les Ă©lans quâil fit Furent vains la Tortue arriva la premiĂšre. Eh bien ! lui cria-t-elle, avais-je pas raison ? De quoi vous sert votre vitesse ? Moi, lâemporter ! et que serait-ce Si vous portiez une maison ? â Jean de la Fontaine 1621-1695 Les Fables Le papillon NaĂźtre avec le printemps, mourir avec les roses, Sur lâaile du zĂ©phyr nager dans un ciel pur, BalancĂ© sur le sein des fleurs Ă peine Ă©closes, Sâenivrer de parfums, de lumiĂšre et dâazur, Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes, Sâenvoler comme un souffle aux voĂ»tes Ă©ternelles, VoilĂ du papillon le destin enchantĂ© ! Il ressemble au dĂ©sir, qui jamais ne se pose, Et sans se satisfaire, effleurant toute chose, Retourne enfin au ciel chercher la voluptĂ© ! â Alphonse de Lamartine 1790-1869 Nouvelles mĂ©ditations poĂ©tiques Temps calme Parti trĂšs loin Dans mes pensĂ©es Je me suis perdu. Ă le suivre des yeux Un papillon me ramĂšne Ă moi mĂȘme. Au bord du lac, PĂȘcher plus de silence Que de poissons. â StĂ©phen Moysan En route vers l'horizon
Prokofievet le conte musical Compositeur russe, SergueĂŻ Prokofiev (1891-1953) Ă©crit le texte et compose la musique de Pierre et le loup en 1936, aprĂšs un exil aux Ătats-Unis. Ce projet est encouragĂ© par la directrice artistique du Théùtre central pour les enfants de Moscou, Na-thalia Saz (qui en sera la premiĂšre rĂ©citante). Le but de
Un Loup n'avait que les os et la peau,Tant les chiens faisaient bonne Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,Gras, poli, qui s'Ă©tait fourvoyĂ© par le mettre en quartiers,Sire Loup l'eĂ»t fait volontiers ;Mais il fallait livrer bataille,Et le MĂątin Ă©tait de tailleA se dĂ©fendre Loup donc l'aborde humblement,Entre en propos, et lui fait complimentSur son embonpoint, qu'il admire.'Il ne tiendra qu'Ă vous beau sire,D'ĂȘtre aussi gras que moi, lui repartit le les bois, vous ferez bien Vos pareils y sont misĂ©rables,Cancres, hĂšres, et pauvres diables,Dont la condition est de mourir de quoi ? rien d'assurĂ© point de franche lippĂ©e Tout Ă la pointe de l' vous aurez un bien meilleur destin. 'Le Loup reprit 'Que me faudratil faire ? Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gensPortants bĂątons, et mendiants ;Flatter ceux du logis, Ă son MaĂźtre complaire Moyennant quoi votre salaireSera force reliefs de toutes les façons Os de poulets, os de pigeons,Sans parler de mainte caresse. 'Le Loup dĂ©jĂ se forge une fĂ©licitĂ©Qui le fait pleurer de faisant, il vit le col du Chien pelĂ©.'Qu'estce lĂ ? lui ditil. Rien. Quoi ? rien ? Peu de chose. Mais encor ? Le collier dont je suis attachĂ©De ce que vous voyez est peutĂȘtre la cause. AttachĂ© ? dit le Loup vous ne courez donc pasOĂč vous voulez ? Pas toujours ; mais qu'importe ? Il importe si bien, que de tous vos repasJe ne veux en aucune sorte,Et ne voudrais pas mĂȘme Ă ce prix un trĂ©sor. 'Cela dit, maĂźtre Loup s'enfuit, et court encor. Les Fables
LeLoup rouge. BrochĂ© â 3 octobre 2003. Loup Rouge est un chien. Au soir de sa vie, blotti sur les genoux de sa maĂźtresse, le petit scotch - terrier au poil roux se souvient. Il raconte la chaleur de la maison de son enfance, puis les hasards de la guerre qui le jettent sur les routes.
Un Loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s'Ă©tait fourvoyĂ© par mĂ©garde. L'attaquer, le mettre en quartiers, Sire Loup l'eĂ»t fait volontiers ; Mais il fallait livrer bataille, Et le MĂątin Ă©tait de taille A se dĂ©fendre hardiment. Le Loup donc l'aborde humblement, Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, qu'il admire. Il ne tiendra quâĂ vous beau sire, DâĂȘtre aussi gras que moi, lui repartit le Chien. Quittez les bois, vous ferez bien Vos pareils y sont misĂ©rables, Cancres, hĂšres, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi ? rien dâassurĂ© point de franche lippĂ©e Tout Ă la pointe de lâĂ©pĂ©e. Suivez-moi vous aurez un bien meilleur destin. » Le Loup reprit Que me faudra-t-il faire ? - Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens Portants bĂątons, et mendiants ; Flatter ceux du logis, Ă son MaĂźtre complaire Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse. » Le Loup dĂ©jĂ se forge une fĂ©licitĂ© Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le col du Chien pelĂ©. Quâest-ce lĂ ? lui dit-il. â Rien. â Quoi ? rien ? â Peu de chose. - Mais encor ? â Le collier dont je suis attachĂ© De ce que vous voyez est peut-ĂȘtre la cause. - AttachĂ© ? dit le Loup vous ne courez donc pas OĂč vous voulez ? â Pas toujours ; mais quâimporte ? - Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas mĂȘme Ă ce prix un trĂ©sor. » Cela dit, maĂźtre Loup sâenfuit, et court encor.
Levieux et son chien Le loup vexĂ© S'il Ă©tait le plus laid De tous les chiens du monde, Je l'aimerais encore A cause de ses yeux. Si j'Ă©tais le plus laid De tous les vieux du monde, L'amour luirait encore Dans le fond de ses yeux. Et nous serions tous deux, Lui si laid, moi si vieux, Un peu moins seuls au monde A cause de ses yeux Pierre Menanteau Cheval bleu Je nâai pas un seul
Contactlescoursjulien Le Loup et le chien, fable V, Livre I, Jean de La Fontaine, 1668. Le loup et le chien. Un loup nâavait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau, Gras, poli , qui sâĂ©tait fourvoyĂ© par mĂ©garde. Lâattaquer, le mettre en quartiers , 5 Sire loup lâeĂ»t fait volontiers; Mais il fallait livrer bataille, Et le mĂątin Ă©tait de taille A se dĂ©fendre hardiment. Le loup donc, lâaborde humblement, 10 Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, quâil admire. Il ne tiendra quâĂ vous, beau sire, DâĂȘtre aussi gras que moi, lui rĂ©partit le chien. Quittez les bois, vous ferez bien 15 Vos pareils y sont misĂ©rables, Cancres, hĂšres, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi? rien dâassurĂ©; point de franche lippĂ©e ; Tout Ă la pointe de lâĂ©pĂ©e. 20 Suivez moi, vous aurez un bien meilleur destin.» Le loup reprit Que me faudra-t-il faire? -Presque rien, dit le chien donner la chasse aux gens Portants bĂątons et mendiants; Flatter ceux du logis, Ă son maĂźtre complaire 25 Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse.» Le loup dĂ©jĂ se forge une fĂ©licitĂ© 30 Qui le fait pleurer de tendresse Chemin faisant, il vit le cou du chien pelĂ©. Quâest-ce lĂ ? lui dit-il. â Rien. â Quoi? rien? -Peu de chose. Mais encor? â Le collier dont je suis attachĂ© De ce que vous voyez est peut-ĂȘtre la cause. 35 â AttachĂ©? dit le loup vous ne courez donc pas OĂč vous voulez? â Pas toujours; mais quâimporte? â Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas mĂȘme Ă ce prix un trĂ©sor. » 40 Cela dit, maĂźtre loup sâenfuit, et court encor. Exemple dâun plan de commentaire avec introduction et conclusion de Le loup et le chien », livre I, fable V, Jean de La Fontaine, 1668. Ceci est Ă©videmment un exemple, et non un modĂšle. Votre rĂ©flexion personnelle peut vous mener vers dâautres pistes de lecture. Introduction La Fontaine, grande figure du classicisme, remet au goĂ»t du jour le genre de la Fable au XVIIĂšme siĂšcle, en sâinspirant des Anciens, notamment dâEsope et de PhĂšdre. DĂ©dicacĂ©es au Dauphin lâhĂ©ritier de Louis XIV, il utilise souvent le monde animal pour dĂ©noncer les injustices de son temps. La forme de la fable correspond parfaitement lâidĂ©al classique de briĂšvetĂ©, et du plaire et instruire ». contexte littĂ©raire et auteur. Le rĂ©cit met en scĂšne un loup misĂ©rable, mais libre, et un chien vivant confortablement, mais privĂ© de libertĂ©. La fable exprime les avantages et inconvĂ©nients de chaque situation Ă travers de longues rĂ©pliques du chien, et une morale implicite donnĂ©e par le loup. PrĂ©sentation du texte. Comment lâauteur nous transmet-il son opinion dans par cet apologue dont il est en apparence absent ? problĂ©matique Tout dâabord, nous nous concentrerons sur le caractĂšre plaisant du rĂ©cit, avant dâen montrer la portĂ©e morale par lâĂ©tude de lâopposition entre les deux protagonistes. annonce de plan. introduction en quatre parties accroche, prĂ©sentation du texte, problĂ©matique, annonce de plan. I- Un rĂ©cit plaisant. phrase dâintroduction de la partie avec rappel du thĂšme lors de la rĂ©daction a Une Ă©criture rythmĂ©e. hĂ©tĂ©romĂ©trie avec une prĂ©fĂ©rence pour lâoctosyllabe vers court, notamment du vers 6 Ă 10. De plus, diversitĂ© des vers empĂȘche la monotonie octosyllabes, dĂ©casyllabes, alexandrins v. 5, v. 1, v. 3 par exemple. DiversitĂ© des rimes encore croisĂ©es v1 Ă 4, plates Ă 8 et embrassĂ©es Ă 21. Change Ă plusieurs reprises le rythme des sonoritĂ©s dans le poĂšme. Ponctuation abondante de nombreux ; », et , » et cĂ©sures Ă lâhĂ©mistiche dans les vers ou 25 par exemple. Rythme saccadĂ© accentuĂ© par des figures de style comme lâĂ©numĂ©ration v. 4, ou la stichomythie b un rĂ©cit vivant. le discours est majoritaire dans le poĂšme Ă 40. deux types de discours utilisĂ©s discours indirect Ă 12, et discours direct Ă 29, et 33 Ă 40. narration qui encadre la parole Ă 9 et pour introduire et conclure, ou qui interrompt le discours du chien et ainsi garde la vivacitĂ© dans un discours qui aurait pu apparaĂźtre trop long. Le texte dĂ©bute par la description des deux bĂȘtes Ă lâimparfait, pour ensuite se dĂ©velopper au prĂ©sent Ă 41. Le prĂ©sent de lâindicatif offre une impression de rĂ©alitĂ©, de proximitĂ© et renforce le caractĂšre vivant du texte. c Une fable simple. archĂ©types animaux habituels chez le fabuliste le loup est sauvage, le chien domestiquĂ©. Animaux anthropomorphes qui immergent le lecteur dans un univers merveilleux. Fable courte avec quarante-et-un vers, dont la plupart ne sont pas des alexandrins. Impression de briĂšvetĂ©. Une structure simple et efficace Ă 9, exposition ; Ă 37, pĂ©ripĂ©ties avec Ă©lĂ©ment perturbateur dĂ©couverte du collier, et Ă 41, morale implicite pas sĂ©parĂ©e du texte, ni annoncĂ©e par une formule. phrase de conclusion/transition de la partie lors de la rĂ©daction. II- Deux vies opposĂ©es. phrase dâintroduction de la partie avec rappel du thĂšme lors de la rĂ©daction a Deux conditions diffĂ©rentes. Descriptions durant lâexposition avec une insistance sur la diffĂ©rence de corpulence Un loup nâavait que les os et la peau » Sur son embonpoint quâil admire » Insistance sur lâaspect aisĂ©, confortable, bourgeois » du chien Gras, poli » rĂ©pĂ©tition de gras » Importance de la nourriture marquĂ©e franche lippĂ©e » Os de poulets, os de pigeons » En parallĂšle, le loup prĂ©sente un aspect famĂ©lique et reprĂ©sente la pauvretĂ© un dogue aussi puissant que beau » signifie que le loup ne possĂšde pas ses qualitĂ©s. Condition du loup dĂ©crite par le chien Vos pareils y sont misĂ©rables » mourir de faim » Il habite dehors Ă lâĂ©tat sauvage Quittez les bois » b Deux places diffĂ©rentes dans le rĂ©cit. place du chien prĂ©dominante dans le discours. Le loup est demandeur, il questionne quand le chien est en position dâoffrir et de renseigner. En apparence discussion dĂ©sĂ©quilibrĂ©e, dont le chien paraĂźt le guide. StratĂ©gie argumentative du chien efficace, et bien construite. Il cherche Ă convaincre le loup de le suivre. Dans un premier temps, il lui dĂ©crit sa situation misĂ©rable Ă 21 pour ensuite lui exposer une situation plus enviable Ă lâaide dâarguments, dâexemples Ă 29 travail Ă effectuer paraissant peu pĂ©nible Ă 25, rĂ©compenses promises abondantes et diverses Ă 29. Utilisation de procĂ©dĂ©s oratoires comme la question rhĂ©torique Car quoi ? » lâeuphĂ©misme Presque rien » lâhyperbole force reliefs de toutes les façons » Le loup Ă lâinverse ne se caractĂ©rise pas par son Ă©loquence sauf Ă la fin, mais par son intelligence. StratĂ©gie dâadaptation du loup il revient sur sa premiĂšre envie Mais il fallait livrer bataille » autre comportement adoptĂ© en consĂ©quence marquĂ© par le connecteur logique donc » il sâinforme Que me faudra-t-il faire ? » succombe Ă lâargumentation du chien Le loup [âŠ]de tendresse » hyperboles, il observe Quâest-ce lĂ ? » pour finalement changer dâavis et partir. c Le choix de la libertĂ©. â attitude pragmatique du loup montre sa libertĂ©. Il sâautorise Ă changer, et ne se laisse pas piĂ©ger. Figure du chien ressemble Ă celle dâun sergent recruteur Ă la recherche de nouveaux soldats promesse dâune solde consĂ©quente votre salaire » mais Ă©vite de mentionner les inconvĂ©nients Rien », Peu de chose » ou utilise des euphĂ©mismes est peut-ĂȘtre la cause » Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur du revirement du loup Le collier dont je suis attachĂ© » symbolise lâesclavage, lâappartenance Ă quelquâun. Morale ensuite donnĂ©e par le loup Et ne voudrais pas mĂȘme Ă ce prix un trĂ©sor » hyperbole marquant le degrĂ© absolu de la libertĂ©. Lâauteur nous indique sa prĂ©fĂ©rence, son opinion par les deux titres donnĂ©s au loup Sire loup » maĂźtre loup » Le chien au contraire est indĂ©fini un dogue » le mĂątin » Actions sans honneur donner la chasse aux gens » Flatter ceux du logis » Finalement condition sociale indĂ©pendante de la richesse, mais dĂ©pend la libertĂ©. Morale implicite accentuĂ©e par les derniers mots et court encor » marquant le caractĂšre intemporel et universel du propos. phrase de conclusion de la partie lors de la rĂ©daction Conclusion La simplicitĂ© de cette fable lui assure son efficacitĂ©. Lâenvironnement animalier habituel chez La Fontaine se marie avec la briĂšvetĂ© du rĂ©cit et sa vivacitĂ© créée par une Ă©criture rythmĂ©e et une place importante rĂ©servĂ©e au dialogue. Lâenseignement du texte dĂ©coule de lâopposition de vie, de condition, de caractĂšre entre les deux animaux. Cette opposition aboutit Ă une morale implicite apportĂ©e par la parole du loup et par sa fuite, prĂ©fĂ©rant ainsi la pauvretĂ© Ă lâesclavage. rĂ©ponse Ă lâannonce de plan et reprise des conclusions partielles La Fontaine sans intervenir directement dans le rĂ©cit exprime son opinion grĂące au portrait des deux personnages. Le chien est Ă©loquent certes, mais il manque dâinitiative et son travail est dĂ©shonorant. Le loup est pauvre, mais il farde sa dignitĂ© et affirme son intelligence par sa capacitĂ© dâadaptation. La Fontaine met Ă©videmment en avant lâamour de la libertĂ©, valeur supĂ©rieure, selon lui, au confort et Ă la richesse. rĂ©ponse Ă la problĂ©matique La vie de lâauteur aide Ă comprendre la teneur de cette fable. EcartĂ© de la cour dans un premier temps Ă cause de son amitiĂ© pour Nicolas Fouquet emprisonnĂ© par Louis XIV au dĂ©but de son rĂšgne, il se rĂ©fugie dans lâĂ©criture tout en gardant sa libertĂ© dâesprit. Le confort et la richesse de la cour lui apparaissent dĂšs lors comme surfaites par rapport Ă la libertĂ©, etĂ ses convictions. ouverture. conclusion en trois parties rĂ©ponse Ă lâannonce de plan, rĂ©ponse Ă la problĂ©matique, ouverture. Contactlescoursjulien
Etle MĂątin Ă©tait de taille A se dĂ©fendre hardiment. Le Loup donc l'aborde humblement, Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, qu'il admire. « Il ne tiendra quâĂ vous beau sire, DâĂȘtre aussi gras que moi, lui repartit le Chien. Quittez les
Le Chat et le Renard, comme beaux petits saints, Sâen allaient en pĂšlerinage. CâĂ©taient deux vrais Tartufs, deux archipatelins, Deux francs Patte-pelus qui, des frais du voyage, Croquant mainte volaille, escroquant maint fromage, Sâindemnisaient Ă qui mieux mieux. Le chemin Ă©tait long, et partant ennuyeux, Pour lâaccourcir ils disputĂšrent. La dispute est dâun grand secours ; Sans elle on dormirait toujours. Nos pĂšlerins sâĂ©gosillĂšrent. Ayant bien disputĂ©, lâon parla du prochain. Le Renard au Chat dit enfin Tu prĂ©tends ĂȘtre fort habile En sais-tu tant que moi ? Jâai cent ruses au sac. â Non, dit lâautre je nâai quâun tour dans mon bissac, Mais je soutiens quâil en vaut mille. Eux de recommencer la dispute Ă lâenvi, Sur le que si, que non, tous deux Ă©tant ainsi, Une meute apaisa la noise. Le Chat dit au Renard Fouille en ton sac, ami Cherche en ta cervelle matoise Un stratagĂšme sĂ»r. Pour moi, voici le mien. Ă ces mots sur un arbre il grimpa bel et bien. Lâautre fit cent tours inutiles, Entra dans cent terriers, mit cent fois en dĂ©faut Tous les confrĂšres de Brifaut. Partout il tenta des asiles, Et ce fut partout sans succĂšs La fumĂ©e y pourvut, ainsi que les bassets. Au sortir dâun Terrier, deux chiens aux pieds agiles LâĂ©tranglĂšrent du premier bond. Le trop dâexpĂ©dients peut gĂąter une affaire ; On perd du temps au choix, on tente, on veut tout faire. Nâen ayons quâun, mais quâil soit bon. Jean de La Fontaine, Les Fables IX
Q2SN. pxc8w7e894.pages.dev/162pxc8w7e894.pages.dev/501pxc8w7e894.pages.dev/401pxc8w7e894.pages.dev/535pxc8w7e894.pages.dev/970pxc8w7e894.pages.dev/720pxc8w7e894.pages.dev/278pxc8w7e894.pages.dev/967pxc8w7e894.pages.dev/226pxc8w7e894.pages.dev/936pxc8w7e894.pages.dev/189pxc8w7e894.pages.dev/384pxc8w7e894.pages.dev/574pxc8w7e894.pages.dev/18pxc8w7e894.pages.dev/630
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